Rencontre dans une ruelle |PV: Sören

Do not talk

to strangers

La nuit avait été longue pour Sören, c'est fatigué, éreintée qu'il atterrit dans la rue grouillante, puante et dégradante. Sa maison. Tout autour de lui avait beau être de la misère, des larmes et des cris, il se sentait bien, il se sentait chez lui et à l'abri de tout. Cela pouvait paraître assez dérisoire qu'un homme quel que soit ses origines puisse trouver son réconfort dans la misère et l'infortune, mais il fallait croire que pour le fils de la rue qu'il était devenu, le pavé aussi dangereux soit-il était plus rassurant que les grandes structures des factions. En vérité, il se sentait même bien plus libre dans ces murs de bétons, il n'avait pas cette pression de devoir être à la hauteur de sa faction, d'être à la hauteur de ce qu'on attend de lui et être à la hauteur d'encore d'autres choses vaines et insignifiantes. Il n'avait plus aucune frontière et le danger ne venait plus que d'un seul endroit, devant lui. L'avenir, l'avenir, c'était ça le plus grand des dangers. Celui qui le guettai avec la mort à sa droite et d'autres circonstances encore plus désagréables en face. Tant que des audacieux ne venaient pas tous les pendre pour avoir commis le crime de la différence, la seule chose qui l'effrayait c'était de savoir ce qui se cachait derrière la porte qu'il allait franchir.

Sören n'avait pas toujours pu livrer son courir en temps et en heure pour la simple et bonne raison qu'il devait faire tout Chicago à pied et qu'entre les rustres qui ne vous laisse pas passer, le train qui manque de vous tuer et les milliers de coins dangereux à éviter, le parcours était parfois loin et remplis d'imprévus. Il avait déjà été battu, il avait déjà été frappé, par des petits voyous, pas des clients même. Des coups il en avait reçu, parfois pour rien, parfois pour d'autres. Et si Ethan était la seule personne à pouvait effleurer ces cicatrices, c'était sans doute le seul à les connaître, il n'avait jamais posé de questions à ce propos. Et peu importe. Sören s'en fichait. Et c'est sans doute le plus fou avec lui, il s'en fiche, tout simplement. Il a trop foi en l'humanité pour pouvoir en vouloir aux autres, mêmes en ces parents qui ne l'ont jamais appréciés qu'à travers l'image qu'ils s'étaient fait de lui, même à tous ces gens qui pouvaient lui faire du mal. Même à Ethan si un jour il lui disait qu'il ne l'aimait pas. Car c'était humain et le savait, il savait que le mal était la plus sincère des sincérités. La plus pure; la plus violente, dévastatrice, douloureuse. Véritable. Il n'était pas un genre de satanistes, mais il ne jugeait pas le mal.

Il marcha pendant des longues minutes, sans but précis et s'installa dans un impasse. C'était là qu'il passait le plus souvent son temps libre, à penser, tout simplement. Il ne s'attendait pas à trouver de la compagnie, quand une belle jeune femme arriva il la soupçonna même d'être une fille de joie. Il ne savait pas ce qu'il y avait derrière la porte qu'elle frappait méticuleusement, il savait juste qu'elle avait de beaux cheveux bruns. Ah. Il passa frénétiquement une main dans ses cheveux encore propre de la douche qu'il avait prise ce matin, moins propre elle, à sa façon. Il ne s'était pas rasé mais ça lui donnait un certain style et à part une chemise blanche qui n'avait de blanc que le nom et un pantalon bruns crasseux, il était plutôt bien arrangé. Il s'enroula dans son paletot légèrement déchiré et continua de regarder cette demoiselle. Ce n'était pas très poli de fixer les gens mais... mais il était intrigué. Voilà tout. Il était curieux, beaucoup de gens du coin le savait. Ce n'était pas ses fesses qu'il regardait, c'était son visage, toute son attitude, vielle habitude de Sincère. Il en déduisit que c'était une audacieuse et que très certainement elle n'allait pas vendre son corps. Elle ne frappait pas en fait. Elle le fixait aussi. Zut. Zut.

« Hé ! Toi là, qu'est'c'tu fait là ? »

Il se gratta nerveusement la tête et chercha à bafouiller quelque chose. Il ne savait dire que la vérité de toute façon, aussi insolente pouvait-elle être. Il s'éclaircit doucement la gorge et afficha son plus convaincant sourire. Il n'avait pas besoin de se forcer, c'était naturel. Oui. Il aimait les gens.

« Eh bah...pas grand chose, vous savez, y a pas grand chose à faire quand on à été jeté à la rue. »

Il essaya de rire, mais il comprit que la situation n'était pas forcément approprié. Il soupira et se releva, les mains dans les poches. Poches qui n'en étaient plus vraiment, juste assez pour garder dans leur ventre un paquet de cigarette. Il les compta avec ses doigts, sans prendre la peine de le regarder, une, deux, trois. Elle feront encore trois nuits et il ne savait pas quand il reverrait Ethan. Ca ne pressait pas, il économiserait plus tard. Le travail allait pouvoir attendre.

« Bonjour m'dame. »

Il lui tendit le main dans l'espoir qu'elle la lui serre. Mais ce n'était qu'un "espoir". Car elle semblait le dévisager avec le mépris le plus profond.