« A step out of my way »

A step out of my way
Feat : Nathan J. Aiden et Elysra O. Serty

Je mets bien une vingtaine de minutes avant de me rendre compte que les vibrations ne proviennent pas d'un quelconque objet de mon rêve mais bien du monde réel, et encore dix bonne minutes pour émerger. À ce moment je saute sur mes pieds, manque m'étaler par terre, rétablit mon équilibre par miracle et attrape précipitamment mon réveil. 6h30. Je passe une main dans mes cheveux, sentant un vicieux mal de crâne poindre sous mon crâne. Je devrais plutôt aller me recoucher. Vraiment. Je me mords la lèvre et ouvre mon ordinateur, sur lequel le mail de Sara est toujours affiché. Je n'ai pas dis à Jules que je comptais me lever tôt, justement aujourd'hui, lorsqu'il m'a réveillé au milieu de la nuit. Il était alors inutile de lui rajouter de quoi se blâmer. Je relis le message après m'être frotté les yeux jusqu'à ce que les caractères soient devenus lisibles et non brouillés par la fatigue. Voilà presque un ans que mes seuls contacts avec ma famille ne se sont fait qu'à travers des mails ou, quelques fois, par téléphone. Et voilà qu'alors que ma sœur me réserve enfin un peu de son temps libre pour me voir, ce dont elle semble de plus avoir particulièrement besoin, je ne me réveille pas. Son mail dit clairement qu'elle a une petite plage entre 8h et 8h30 pour que je passe la voir au tribunal... Si je parviens à arriver là-bas à temps. Et à tenir debout, accessoirement. Je soupir et me prends le visage dans les mains, inspire un bon coup puis me redresse. Hors de question que je rate ce rendez-vous, j'y serai, un point c'est tout. Décidé, je passe rapidement une chemise et un pantalon noir, le seul un peu strict que je possède. Je n'ai pas remis les pieds au cœur de la faction des sincères depuis que j'en suis parti, sept ans auparavant. Et, bien que je ne l'avouerai jamais, je ne me sens pas tout à fait à l'aise. Ok, pas du tout. Avec un nouveau soupir, je traverse silencieusement la maison et ferme sans bruit la porte derrière moi. Je ne sais même pas si Jules est encore là, mais de toute façon il sait où je mets mon trousseau de secours.

Les allées du Tribunal me semblent toujours aussi froide qu'auparavant et je me décide à passer mon gilet que j'avais emporté au cas où. Il n'y a pas à dire, je ne regrette en aucun cas ma décision de rejoindre les Fraternels. Un coup d’œil à l'horloge murale du hall et je suis soulagé. J'ai un quart d'heure devant moi avant que Sara ne sorte de son rendez-vous avec les parents du jeune dont elle s'occupe actuellement. Avisant une machine à café à proximité, je me dis avec un bâillement qu'un café me fera le plus grand bien et m'en prends une tasse ainsi qu'une deuxième pour ma sœur, avant de me retourner pour chercher un endroit ou m'ass... En me retournant peut-être un peu trop brusquement, j'ai à peine le temps de remarquer une jeune femme au pas décidé approcher avant que nous nous percutions et que je n'en lâche mes gobelets. Encore endormi, je n'ai d'autre réaction que de lâcher un grommellement en voyant le précieux liquide se répandre au sol. Puis je relève des yeux bourrus vers une femme aux cheveux bruns. Ce qui vient de se passer n'est peut-être pas de sa faute mais je sens la fatigue venir petit à petit à bout de ma bonne humeur. Néanmoins, je pense que dégueulasser le sol du tribunal est suffisant pour mon premier jour de retour par ici, on va donc au moins tâcher de se montrer poli.

« Excusez-moi... Je ne suis pas très bien réveillé. J'espère que je ne vous ai pas tâché ? »

Une nouvelle journée. Ce fut ta première pensée quand tu ouvris les yeux ce matin-là. Un matin comme les autres forcément. Mais tu avais du travail cette fois, pas de journée libre, il te faudra faire avec, parce que tu devais gagner ta vie. Ce n’était pas forcément ce que tu voulais faire, avocate, mais au moins c’était un métier qui prouvait ta sincérité. Quelle ironie. Un métier prouvant ta sincérité alors que tu faisais partie de la faction Sincère. Tu roulas les yeux au ciel avant de lâcher un petit soupir : tu devais te lever bien que tu n’en aies pas envie. Depuis quand en avais-tu envie de toute évidence ? Jamais. Tu préférais prendre du temps libre pour errer dans les rues de ton quartier, sans jamais parler, ou presque. Comptes-toi heureuse de ne pas avoir choisi dans un moment d’égarement la faction fraternelle, tu n’aurais pas ton propre caractère, avec eux qui prônent la joie et toi qui es si peu joyeuse, vous ne faisiez pas bon mélange. Un soupir. Tu devais te lever. Aller. Il fallait le faire. Et tu le fis. Sans grande conviction toutefois. Tes yeux scrutèrent les vêtements pliés parfaitement sur ta commode. Petit soupir. Encore une fois. Des vêtements simples. Comme tu les aimais. Bien différent de ceux des Audacieux et cela t’allait parfaitement. Dire que tu aurais pu faire partie de cette faction. Tu étais convaincue que jamais au grand jamais tu n’aurais réussi les tests et alors, tu serais devenue une sans-faction.

Frisson. Dégoût. Haine. Des sentiments qui venaient se loger dans ton lobe, celui qui contrôlait justement les émotions. Du dégoût et de la haine envers cette famille qui t’avait presque précipité dans la misère qu’était la vie d’une personne sans-faction. Tu n’avais aucun dégoût pour ces gens exclus de la société, ces gens qui devaient se battre pour vivre, mais plutôt pour ceux qui faisaient en sorte que ces gens se retrouvent ainsi. Cette société t’inspirait ce dégoût profond pour la vie, pour le quotidien, pour tout ce qui existe, mais il te fallait t’y faire, n’est-ce pas ? Tu soupiras. Tu soupirais souvent, toi, mais tu ne pouvais pas faire autrement. Tes yeux verts émeraude prenaient cette teinte sombre des feuilles de la fin de l’été, des feuilles qui s’apprêtaient à perdre la vie qu’ils avaient gagnée au printemps précédent. Et toi, que t’apprêtais-tu à perdre ? Rien… parce que tu savais très bien que tu n’avais déjà rien et donc, tu ne pouvais rien perdre. Rien n’était plus simple que cette conviction qui restait bien ancrée dans ton esprit, dans ton âme, dans les fibres de ton corps.

Maintenant habillée de ce pantalon propre noir, parce que tu tenais en horreur les jupes longues, et de ce chandail tout aussi simple, toujours noir, représentatif de l’impartialité de ta faction, mais aussi représentatif de la noirceur de ton âme, tu mis les talons hauts, gardant cette couleur noir jais, noir corbeau, en quoi la nuance importait-elle ? Tu t’étiras un peu avant de t’en aller de cet endroit où tu te reposais, cet endroit où il y avait ton lit, celui dans lequel tu laissais tes pensées divaguées encore plus qu’elles ne le faisaient pendant la journée et tu te rendis là où tu devais aller. Là où tu ne voulais pas forcément y aller, mais où tu devais aller : le Tribunal. Tu devais aller rencontrer cet homme que tu allais devoir défendre. Pour faire rétablir la justice. Quoi que.. tu ne pensais pas que cette justice existait réellement. Mais tu ne le disais pas, ça. Parce que si tu disais presque tout, des choses devaient demeurer silencieuses, tues, peu importe la faction dans laquelle on se trouvait. Et cette remise en question de la justice se devait d’être tue, alors tu ne la disais pas. Surtout qu’en tant qu’avocate, tu te devais de faire confiance à la justice, parce que tu devais la rétablir. Le Tribunal… tout était froid là-bas, mais tu y étais habituée. Tu avais toujours cette légère veste sur toi, toujours noire, pour ne pas être saisie de frisson. Et tu ne regardais jamais où tu allais tant et si bien que tu ne vis pas cet homme te rentrer dedans. Tu entendis le liquide tomber par terre et tu reculais. Tes yeux étaient toujours aussi sombres que le matin. Ils lançaient même des éclairs. Tu regardas tes vêtements. Heureusement, le café n’avait rien tâché.

« Encore heureuse ! J’ai un client à défendre moi ! Qu’est-ce que cela aurait donné si tu m’avais salie mes vêtements par maladresse et inattention ? Fais donc attention» répliquas-tu, la voix bien sèche.

A step out of my way
Feat : Nathan J. Aiden et Elysra O. Serty

La jeune femme recule en regardant ses vêtements avant de relever la tête. Elle est visiblement énervée. Ses yeux semblent lancer des éclairs, si bien que je ne remarque pas tout de suite leur couleur, et sa voix est sèche.

« Encore heureuse ! J’ai un client à défendre moi ! Qu’est-ce que cela aurait donné si tu m’avais salie mes vêtements par maladresse et inattention ? Fais donc attention ! »

Je lève un sourcil. Elle n'est pas supposée être une fraternelle, ok, mais de là à monter aussitôt sur ses grands chevaux... Puis pourquoi me tutoyer ? Je pensais que cela était seulement une habitude des fraternels, justement, de tutoyer de parfait inconnus. Je tente néanmoins de cacher mon exaspération en me baissant pour ramasser les gobelets avant de chercher du regard une poubelle. En désespoir de cause, je les emboîte et les garde à la main. Pour le café en revanche, je ne peux pas y faire grand chose, et je commence à m'éloigner discrètement de la flaque, avant que quelqu'un ne m'y associe et ne m'ordonne de faire le ménage, tout en lançant un coup d'oeil fatigué à miss énervée.

« Ooh, pas la peine de s'échauffer puisqu'il ne s'est rien passé de tel... Tu ne veux pas prévoir tous les scénarios catastrophes non plus ? »

Je me masse une tempe et réalise alors que de toute façon, cette femme est habillée entièrement de noir. Que voulait-elle donc tâcher ? Avec un soupir, je chasse cette idée et me reprends. Je suis Fraternel après tout maintenant. Ce n'est pas pour rien que j'ai réussi le test d'entrée. Après un instant de réflexion je reprends, la coupant avant qu'elle ne réplique autre chose, par peur que la situation s’envenime.

« Alors comme ça tu travailles ici ? Tu es avocat ? »

Certainement, elle avait parlé d'un client à défendre. Mais, après tout, Sara dis aussi souvent qu'elle défend ses clients, par généralisation je suppose. Peut-être bien qu'elles se connaissent, mais si cette fille est avocat, elle aura plus de chance de connaître mes parents. Je ne sais même pas pourquoi je m'intéresse à ce fait.

« A step out of my way »

I promise one day that I'll bring you back a star' ♫

Feat Elysra Olyxa Serty & Nathan J. Aiden

«Tu le regardas. Tes yeux bien sombres. Tu n’étais visiblement point de bonne humeur et tu aurais volontiers passé ta route, parce que tu avais besoin de te préparer avant de défendre ton client, quoi que tu aies peut-être exagéré légèrement. Pour en avoir le cœur net, tu pris le petit carnet qu’il y avait dans la veste intérieure de ta veste noire et tu regardas l’horaire. Ce n’était qu’une énième rencontre avec cet homme que tu défendais, rien d’autre, mais pourquoi celui-ci devrait-il le savoir ? Tu pouvais bien exagérer les choses, cela t’appartenait. Puis, même si tu n’avais pas à te présenter à la Cour pour le moment, rencontrer un client avec une tâche sur les vêtements n’était pas… professionnel. Et il te fallait l’être. C’était même obligatoire pour toi.

Tu levas les yeux au ciel quand tu le vis s’éloigner de la flaque, sans doute pour ne pas avoir à la nettoyer, mais ce qu’il ne retenait pas, c’était que toi, tu savais très bien qui était le coupable et que le dénoncer, ça tu pouvais. D’ailleurs, il devrait se souvenir qu’un sincère disait toujours –ou presque dans certains cas- la vérité. Et donc si on lui demandait qui avait fait le dégât, tu dirais la vérité et donc, que c’était lui. Cela t’amusait. Parce que les gens semblaient tant craindre la vérité et toi, tu t’amusais à la dénoncer. Dénoncer une vérité, était-ce une autre phrase pleine d’ironie ? Peut-être. Ou un paradoxe. Plutôt un oxymore. Parce qu’une vérité n’était pas dénoncée, c’étaient les mensonges qui étaient dénoncés et dans ce cas, associer vérité avec dénonciation, c’était de mettre deux termes complètement opposés ensemble pour choquer, sensibiliser ou encore atteindre. Tel qu’obscure clarté ou silence assourdissant.

Tu te retins de soupirer de désespoir parce que tu te désespérais. En quoi était-ce important telle ou telle figure de style dans tes pensées ? Mais tu savais que tu continuerais de penser à des figures de style pour connaître la bonne parce que malgré tout, tu étais comme ça et que tu aimais avoir raison, connaître les choses. Peut-être que tu aurais fait une bonne érudite. Mais tu préférais la faction de la vérité, celle qui te correspondait le plus et c’était donc elle que tu avais choisi lors de la cérémonie, bravant les interdits de ta famille. Mais tu ne voulais pas y penser pour ne pas être submergée de cette haine indescriptible, alors tu reportas ton attention sur cet homme.

Tu allais répliquer. Parce que tu étais de fort mauvaise humeur et que les sarcasmes, l’ironie et tout ce qui pouvait être sec et désagréable, tu les maîtrisais en ce moment même comme si tu les avais toujours utilisés. Peut-être même que c’était le cas. Quoi qu’il en soit, tu t’en allais répliquer, mais il te coupa juste à temps et tu l’écoutas, distraite par tes pensées qui volaient encore une fois dans tous les sens, mais tu te rattrapas bien vite pour reporter ton attention sur ce fraternel qui n’avait pas grand-chose à faire au Tribunal, sinon voir de la possible famille, s’il en avait. Tu ne le connaissais même pas.

« Je peux très bien prévoir tous les scénarios catastrophiques. Mais laisses-moi juste te dire que se présenter devant un client les vêtements ça, et bien ça rend tout bien moins sérieux et convaincant et bien sûr que je travaille ici ! Que ferais-je dans cet endroit sinon en parlant de défense de client ? Pff. Et oui je suis avocate. » répliquas-tu, la même voix sèche et tranchante, en insistant bien sur les bons accords, qu’il avait mal fait dans ses phrases.

A step out of my way
Feat : Nathan J. Aiden et Elysra O. Serty

Je dois certainement avoir un air légèrement ahuri en ce moment, ce qui ne m'arrive pas souvent. La vie simple au milieu des Fraternels, chez qui les principales railleries émanent de moi, m'a-t-elle réellement fait perdre la mémoire à ce point ? Tous les Sincères ont-ils toujours été aussi insupportables ou est-ce qu'il s'agit seulement ici d'un cas particulier ? Je rêve. Cette femme vient de me reprendre sur ma façon de parler. Il faut vraiment être maniaque. Et puis, quelle sonorité étrange que ce mot, avocate. Pourquoi les femmes se sentent ainsi obligées de tout féminiser ? Si ça continue, tout le monde parlera d'écrivaine dans peu de temps. Beurk.

Je jette un coup d’œil à l'horloge murale et en profite pour achever de m'éloigner du café. Voilàà, ni vu ni connu. Mais il ne me reste plus que cinq minute avant mon rendez-vous. Je devrais prendre congé de suite avec cette désagréable rencontre inopinée mais je suis vexée malgré moi par cette fille qui me prend ainsi de haut. Pourtant, impossible de trouver une réplique. Je suis totalement à court de répartie et cela me frustre au plus haut point. Alors je me résigne à faire quelque chose que je n'ai jamais fait : me rabattre sur la réputation de mon nom. Avocate au tribunal, elle devrait avoir entendu parler de ma famille. Que cela la fasse baisser d'un ton me suffira. Je prends sur moi pour lui faire un sourire étincelant digne des fraternels et lui tend la main.

« Et bien, enchanté mademoiselle l'avocate, moi c'est Nathan. Nathan Aiden. »

Après tout, il est tout à fait possible que cette femme n'évolue pas dans la même sphère et ne connaisse pas mon nom. Reprends toi Nathan, depuis quand accordes-tu autant d'importance au fait qu'on te respecte ? Quoiqu'elle réponde, je n'aurais qu'à prendre congé poliment, m'excuser pour l'incident et aller rejoindre Sara. Cet épisode sera oublié d'ici une dizaine de minutes. Pourquoi en faire tout un plat ?

ft. Luna

« A step out of my way »

Tu continuais de le regarder. Tu ne faisais que ça, le regarder. Tu étais amusée et agacée, sans pouvoir mettre de véritable mot sur ce que tu ressentais présentement, mais tu savais que l’agacement prenait pas sur l’amusement, mais alors là pas du tout. Et tu demeurais de fort mauvaise humeur. Comme lorsque tu t’étais réveillée le matin. Tu n’étais déjà pas de bonne humeur de base, mais ce garçon n’avait strictement rien aidé en arrivant comme ça et en manquant de te «brûler» avec du café. Alors tu demeurais là, les yeux bien sombres, lançant tout de même des éclairs, sans s’éclaircir un seul instant. Tu demeurais là, en attendant qu’il réagisse. Et tu te foutais complètement du comment il te pensait, comme il te jugeait, tu voulais juste passer ton chemin et pourtant, quelque chose te retenait là, à lui parler. Peut-être ta fierté, sans doute cela oui. Parce que de la fierté, il était assez clair que tu en avais et peut-être un peu trop, tout comme des principes sur lesquels tu refusais clairement d’empiéter peu importe les conditions, parce que tes principes te tenaient particulièrement à cœur, malgré tout le temps qui passe, malgré tout ce qui changeait, tes principes et ta fierté, eux, demeuraient identiques, demeuraient les mêmes. C’était sans doute un peu la beauté de la chose, bien que ça complique beaucoup de choses.

Tu voyais bien qu’il cherchait ses mots, qu’il ne trouvait pas quoi dire, comme si en agissant comme tu avais agis, tu lui avais coupé l’herbe sous les pieds et c’était seulement cela qui t’amusait, oui, que ça. Cette perspective d’avoir retiré les mots de la bouche d’un garçon qui était peut-être comme ça de nature, peut-être pas. Et il finit par les retrouver. Tu t’en serais bien passé, il aurait pu continuer de se taire que cela ne t’aurait point dérangé, mais comme il parlait, il fallait s’y faire. Tu t’y faisais. Malgré tout. Malgré que tu aurais bien aimé qu’il ne parle pas, et que tu te serais bien enfermée encore un peu dans ce silence. Et un instant, quelque chose te donna une raison de te retourner et de ne pas lui répondre tout de suite et donc, de prendre le temps de te calmer : ton chaton avait miaulé pour faire ressentir ta présence, car cette petite boule de poils avait fortement ressenti ton mécontentement de là où il était dans le Tribunal. Et tu trouvais ça adorable, parce que ton petit chaton était venu te voir alors qu’il était sûrement quelque part où il était confortablement installé, comme toujours, même s’il avait sûrement agacé quelqu’un en s’y installant, peu importe où. Mais tu savais que peu importe le moment, il serait venu te retrouver.

Chat se préoccupait toujours de ton état, surtout quand tu ressentais un agacement aussi intensément. Mais en ce moment, il n’avait pas à s’en faire, parce que tout allait bien aller, forcément, ce n’était qu’un impertinent qui se pensait en droite de ne pas nettoyer le dégât qu’il avait fait, aussi bien donnas-tu un signe de la main à ton petit chat pour lui signifier qu’il pouvait retourner se balader sans s’en faire pour sa maîtresse. Et Chat hocha la tête pour te dire qu’il avait compris avant de filer, en évitant la flaque de café, plus loin, sans doute dans des cabinets aux portes mal fermées, parce que cela l’amusait. Tu savais que Chat aimait faire ça et que ça agaçait bien des gens, mais tu n’en faisais pas de cas, tant que ton petit amour aimait faire ça et que personne ne le blessait, tout allait bien. Parce que bien sûr, à partir du moment où on touchait à ce chaton… tout allait mal. Et tu piquais une crise. Mais ce n’était pas ça pour le moment, non. Nathan Aiden. Il venait de te dire son prénom. Tu connaissais sa famille, voilà ce à quoi tu pensas immédiatement. Parce que sa famille était quand même assez reconnue dans le Tribunal. Tu soupiras. Cela n’allait pas le dispenser de nettoyer le dégât.

Et bien, mon cher Aiden, peu importe ton prénom et ton nom, tu sais que tu ne seras point dispenser de nettoyer ce que tu as fait ? Tu n'iras point voir qui que ce soit, tant que cela ne sera pas nettoyer. À ta droite, il y a un distributeur de serviettes à main pour ce type d'incidents, justement. Ah et moi, c'est Elysra. Elysra Serty.