More than this || Killian Hooper

Jour 10

J'ouvre les yeux dans la pénombre. Je sursaute et me redresse, pour finalement comprendre où je suis. J'ai passé le restant de ma nuit chez Nathan. Je passe une main dans mes cheveux pour les coiffer grossièrement, et retombe lourdement sur le lit. Les yeux rivés sur le plafond, je termine de me réveiller doucement. La porte s'entrouvre, et la lumière du couloir éclaire les murs de la chambre. Je sens un mouvement au pied du lit et ma main devient humide. Je tourne la tête et vois Tango me lécher doucement la main. Je souris malgré moi, amusé. Mon chien devait se tenir près de la porte, et prêt à entrer au moindre mouvement. Il a beau être un chien de berger, il ferait aussi un bon chien de garde. Même si son affection débordante pour les autres est trompeuse. Alors je me tourne complètement vers lui, et lui caresse doucement la tête.

▬  Tu n'est pas censé être là toi.

Il remue la queue et je lui embrasse la truffe. Je me lève lentement, et m'étire dans un bâillement. Je ne  prend pas la peine de m'habiller pour aller déjeuner, alors je sors de la chambre en caleçon. Je me gratte le dos en arrivant dans la cuisine, où je trouve Nathan à manger des tartines, le regard encore ensommeillé. Je vais pour lui embrasser la joue en guise de bonjour, et sans un mot je fouille dans les placards. Je démarre un café, et pioche des petits gâteaux dans un bocal. Je prend ma tasse pleine, et vais m'asseoir face à mon meilleur ami. Le petit déjeuné se passe sans un bruit, afin de nous laisser chacun le temps d'émerger. Ce qui est agréable avec Nathan, c'est qu'avec lui je ne me prendrais jamais la tête dès le matin.

La matinée est rapidement passée. Nous n'avons ainsi dire, rien fait de notre temps. Nous n'avons même pas abordé le sujet de Killian ou d'Ethan, et je crois que c'est mieux comme ça. Un moment hors du temps, loin de la réalité. Mais quand j'ai ouvert ma porte d'entrée en début d'après-midi, tout m'est rapidement revenu. Je ne pouvais pas attendre plus longtemps. Pas me torturer encore avec cette situation que j'avais moi même provoquée. Je m'affale sur mon fauteuil, pensif. Tango s'en va vers sa gamelle et reprend sa vie sans soucis de chien. Je me frotte le front et fronce les sourcils. Il va falloir que je trouve une solution pour régler le problème. Je laisse le soucis d'Ethan dans un coin de mon esprit, il n'est pas ma priorité. Je me lève et me dirige vers mon ordinateur. Je ne prendrais pas le risque d'aller le trouver à son cabinet, j'ignore s'il aura une bonne réaction. Ne pas lui avoir parlé d'une semaine après notre baiser, ça me fait pas mal passer pour un enfoiré. Alors je vais lui envoyer un message, libre à lui de me répondre et de prendre son temps. Même si je préfère l'imaginer se jetant sur sa messagerie, le cœur battant à mille à l'heure. Un jour tu arrêteras de te faire des films Jules.

Je cherche quoi lui écrire. Comment se faire pardonner d'avoir complètement disparu après cette merveilleuse nuit ? Car s'il a aimé au moins un peu ce moment avec moi, il doit être affreusement déçu de ma réaction. Il ne m'a pas envoyé de message non plus, mais c'était à moi de le recontacter. Je le lui avais promit. Je soupire et prend ma tête entre les mains. J'ai peur de faire un faux pas, de l'avoir perdu. Pour le peu que j'avais réussit à gagner. Je me concentre, et tape quelques phrases. Puis j'efface et recommence. Plusieurs fois avant de me dire que je ne peux pas mieux faire.

Toutes mes excuses.Destinataire : DocHooper@hanco.fr De : Jules Stylinson

Bonjour Killian,
Je tenais à m'excuser d'avoir disparu de la surface de la terre durant toute une semaine. Je n'ai, à proprement parler, pas de véritable justification. Je vais être franc, je crois que j'ai eu peur. Peur de la suite, de ne pas savoir comment réagir. C'est une réaction très enfantine, j'en suis conscient. De plus, j'ai eu quelques journées difficiles dont je ne préfère pas parler, mais qui ne m'ont pas aidées à faire le premier pas. Mais ne t'en fais pas, je ne t'ai pas oublié. J'espère que tu me pardonnera, je ne veux pas que tu me prennes pour un profiteur.

© Batty pour Epicode

J'envois alors et m'enfonce dans le siège. J'ai été plutôt honnête, je pense que c'est mieux que de mentir, là au moins je me sens plus libéré. Je n'ai pas parlé d'Ethan, il prendrait la fuite immédiatement. Nathan aurait tout dit à ma place, mais je crois qu'il ne se rend pas compte du mal que j'aurais si Killian m'abandonne. J'hésite à attendre devant mon ordinateur. Peut être est-il en train de travailler, ou qu'il va simplement lui falloir du temps pour parvenir à me répondre. Je soupire et me lève. Je laisse la fenêtre ouverte, afin d'entendre le son d'un nouveau message. Alors je vais pour m'allonger sur le canapé, où me rejoint Tango. Je fixe bêtement le plafond. Je n'ai plus rien d'autre à faire qu'attendre. Et avoir peur, peut être.

Le bras derrière la tête et les yeux perdus dans le vide, je suis plongé dans mes pensées. Je me demande comment je réagirais si jamais Killian refusait mes excuses. Et pire, qu'il refusait de me revoir. Je suppose que la vie reprendrait son cours. Parce qu'au fond, ma vie était la même, j'avais toujours mes habitudes, mes fréquentations, mon quotidien. Rien n'avait, à proprement parlé, changé. Mais j'y perdrais quelque chose, mon sourire. Parce que mine de rien, bien que ma vie n'ai été chamboulée, c'est mon cœur qu'il a bousculé. Je m'en rend bien compte maintenant. Je n'ai pas perdu de repères, mais j'ai gagné une étoile, un soleil. Il est devenu cette lumière qui guide mes pas. Celle petite lueur d'espoir, qui fait désormais vivre mon cœur. Parce qu'il n'avait pas été qu'un simple homme, que ça n'avait pas été qu'un simple soir, que ça n'avait pas été qu'un simple baiser. Il n'est pas un arrêt en cours de route, il est devenu ma destination.

Je soupire avant de me redresser et me frotter les yeux. Je devrais me trouver une occupation pour l'après-midi, je ne vais pas pas passer tout mon temps ramassé sur moi même à attendre un message qui ne viendra peut être même pas. Je me lève et vais dans ma chambre. Je fouille un peu dans les placards, et y trouve une grande boite rectangulaire. Je la prend et vais pour m'installer sur la table du salon. J'en sors une grande feuille blanche cartonnée. Je prend à l'intérieur une longue trousse et l'ouvre. Après avoir pris un crayon gris, je me positionne correctement. Puis tapote le crayon frénétiquement sur la table, la tête posée sur ma main et le coude sur la table. Finalement, je n'ai aucune inspiration. Je fronce les sourcils, je crois que je suis incapable de faire quoi que ce soit en fin de compte. Alors je repose tout et recule ma chaise, passant une main dans les cheveux. Je crois que je vais être bon à rien cet après-midi, tant que mon bouclé ne m'aura fait aucun signe. Mon bouclé. C'est si doux à prononcer. Je me surprend à sourire, et alors que j'allais de nouveau me concentrer, mon cœur fait un bond. Biiip.

Je ne me précipite pas, je me jette sur mon ordinateur. Mon sang ne fait qu'un tour, c'est lui. Je me mord les lèvres, aussi excité qu'anxieux à l'idée de lire son message. Mais je l'ouvre sans plus attendre, lui parler m'a manqué. Et je suis rassuré. Il m'attendait aussi, et même si je crois que je l'ai un peu blessé, il ne m'en veux pas. Mais je ne peux pas prendre son pardon pour acquis, il me faut me racheter plus, qu'il oublie que je l'ai ainsi abandonné. Mais qu'il ai eu peur que je le laisse me fait au moins un peu chaud au cœur. Finalement, je compte ne serais-ce qu'un peu.

Me voilà soulagé.Destinataire : DocHooper@hanco.fr De : Jules Stylinson

Dois-je comprendre que tu espérais recevoir un message ?

Je pensais que cela n'aurait pas vraiment eu d'importance pour toi, pas autant que cela peut en avoir pour moi. J'avais peur de... m'être fait des idées. Mais je te remercie de ne pas avoir cette mauvaise idée de moi, et si c'était le cas je tenterais de me racheter. Parce que je t'apprécie, et que ton avis compte quand même. Et que cette soirée eût été importante.

© Batty pour Epicode

J'ai repris mon crayon, et je suis revenue sur la table devant ma feuille. Mais cette fois-ci, j'ai de l'inspiration. Comme si savoir que Killian avait attendu un signe de ma part avait éveillé mon esprit. Ma main se fait délicate sur le papier, dessinant de fins traits. Cela fait des années que je dessine, et même si au début cela ne ressemblait à rien, je dois avouer que désormais je me débrouille plutôt bien. J'ai surtout pu m'entraîner beaucoup plus, car lorsque je vivais chez les Érudits, mon père n'y voyais aucun intérêt pour la science, et je devais donc me cacher pour dessiner. Aujourd'hui, je sors une feuille vierge dès que j'ai du temps libre. Et maintenant, j'ai une idée bien précise de ce que je veux faire.

Je n'ai pas le temps de beaucoup avancer, car j'entend le son du nouveau message assez rapidement. Comme à chaque fois, mon cœur rate un battement. Je m'assois prestement face à l'ordinateur, et lit ce que Killian m'a envoyé. Je me mord les lèvres, c'est adorable. Et je me faisais un sang d'encre... pour rien. Cette soirée avait été importante, pour nous deux. Si je n'y vois aucune chance, aucun espoir, alors je suis un imbécile fini. Et il me tend une perche, non, même un arbre entier. Il me propose de me racheter, et je vais sauter sur l'occasion. Il me faut réfléchir rapidement.

Une invitation.Destinataire : DocHooper@hanco.fr De : Jules Stylinson

Je t'avoue que ça me rassure. J'ai aimé... nos moments. Et je suis ravis que ce soit réciproque.

Je te propose un repas chez moi. Disons dans 4 jours, à 20h ? Je cuisinerais, il paraît que je ne me débrouille pas trop mal. Tu me diras aussi ce que tu aime, que je ne tombe pas par malchance sur un plat que tu déteste. Je ne suis pas certain que ce soit une bonne façon de se racheter dans ce cas. L'empoisonnement, c'est pas terrible comme excuse.

Tu trouveras ma maison en suivant le chemin vers les champs, la toute dernière sur la droite.

© Batty pour Epicode


Je me frotte le front. Il va falloir que j'aille faire un tour au marché pour des produits frais, et je lui ferais goûter à mon fromage de brebis. Je devais faire de cette soirée un instant parfait qu'il n'oublierait pas. Et avec un peu d'espoir... elle permettra plus. Plus qu'une soirée entre amis. J'espère de tout cœur qu'il acceptera.

Je me balance sur ma chaise. J'hésite entre retourner à mon dessin, ou attendre une réponse. J'ai tellement hâte de savoir s'il va accepter mon invitation, que je décide de rester. Et quand on attend avec autant d'impatience, le temps peut sembler long, terriblement long. Cinq petites minutes passent pour d'interminables heures, à croire que l'on devient fou. Mais si j'en suis à ce point, désespéré devant mon ordinateur depuis seulement cinq minutes, c'est parce qu'il s'agit de Killian. Et qu'avec lui, tout semble différent, plus grand. Mes émotions, sensations et sentiments sont démultipliés. Le temps perd tout son sens. Quand je suis près de lui, je ne demande qu'à pouvoir figer les heures, et quand il est loin de moi je désire ardemment que la journée se termine pour enfin lui parler. C'est étonnant, comme ressenti. Parce qu'il est constant, permanent. C'est comme une dépendance. Je suis devenu dépendant de lui sans m'en rendre compte. Même tous ces jours où je n'osais pas lui parler, je n'avais qu'une envie, qu'il fasse le premier pas. Je veux qu'il vienne vers moi, qu'il me montre qu'il a autant envie de ma présence que moi de la sienne. Et même s'il ne me repousse pas, s'il semble aller dans mon sens, j'ai envie de plus. J'ai besoin de plus. Oui c'est ça, j'ai besoin de lui.

J'ai la tête entre les mains et le pied qui tape frénétiquement contre le sol. Ce que je peux me mettre dans des états rien qu'en attendant un simple message. Mais je ne veux pas m'éloigner alors que je sais qu'il est face à son écran, en train de penser à moi. Il habite mon esprit nuits et jours, alors maintenant que je sais que c'est réciproque au moins à ce même instant, je veux que ça dure. Et quand j'entend la petite sonnerie tant espérée, mon regard s'illumine, et mon sourire devient grand. J'ai probablement l'air d'un arriéré mental, mais que voulez vous, je suis accro. Absolument et délicieusement accro à Killian Hooper. Je lis son mail avec joie, il accepte. Et j'aurais le choix pour cuisiner, ainsi je ferais les plats que je maîtrise le mieux. Je ferais le grand jeu pour lui, je veux carrément l'épater. Je ris même doucement en lisant qu'il est allergique au miel. C'en est même adorable, alors que le pauvre n'y peut rien. Mais je crois que quoi qu'il fasse, je vais le trouver mignon. Même dans des situations ridicules. C'est grave docteur ? J'éclate même de rire quand je lis qu'il m'appellerais comme un fou s'il ne trouve pas le bon chemin. Même ça, c'est craquant. Je suis malade, il a touché mon cœur. Et je sens qu'il y a plus. Que ce ne sont que les premiers symptômes.

Re : Re: Une invitation.Destinataire : DocHooper@hanco.fr De : Jules Stylinson

Je prend note, je n'ai pas envie de te faire gonfler comme une pastèque, ce serrait gâcher notre rendez-vous. Et tu finiras par croire que je cuisine mal, alors je m'appliquerais à te faire de bons petits plats. ;)

Je dois avouer que si j'entend quelqu'un hurler mon nom, un soir au milieu de nul part, j'aurais plus tendance à m'enfermer chez moi et barricader toutes les issues. Mais je crois que si c'est toi le fou furieux, je ferais une exception, juste parce que je trouve ça mignon. Et un peu drôle, peut être.

© Batty pour Epicode


Je l'admet, je flirt un peu. Mais je ne veux plus tourner autour du pot. Il est clair que je ne veux pas que l'on soit de simples amis, alors autant aller droit au but. Même si j'aime cette période, où tout est électrisant, où tout est dans l'attente et le suspens, je vais devenir fou, fou de lui.

J'ai sortis un énorme livre qui traînait dans la bibliothèque, et me voilà de nouveau face à mon ordinateur. Je veux faire tout en grand, faire de ce rendez-vous un moment parfait. Il faut qu'il ai envie de revenir, de me revoir. Voilà, c'est ça mon but de cette soirée, qu'il voit toutes mes qualités. Je serais le parfait gentleman. Je ris un peu de moi-même, je ne me comporte jamais comme ça quand je veux conquérir quelqu'un. Mais cette fois-ci, ça compte. Je feuillette le livre de recettes, à la recherche du menu  parfait. Mais rien d'excentrique, la simplicité est toujours mieux vue. Je note quelques idées dans un carnet, notant tous les ingrédients dont j'aurais besoin. Je raye certaines idées de plats pour en rajouter d'autres. En fin de compte, je pense avoir trouvé le menu parfait. Je me prépare une liste de courses, et vais pour l'afficher sur le frigo. Je me rendrais au marché le matin même. Une fois finit, je m'en vais dans ma chambre pour choisir ma tenue du Jour J. Techniquement, je pourrais m'y prendre plus tard. Mais je suis du genre prévoyant, et si tout n'est pas prêt à temps, je m'en voudrais. J'opte pour une tenue classe, mais décontractée. Inutile de sortir le grand jeu avec un costume, cela tournerait au ridicule. Je n'invite pas le gouvernement non plus, il s'agit d'un rendez-vous galant où il ne faut jamais en faire trop. Il me faudra aussi faire un grand ménage, et ranger au maximum. Je sais que j'aurais du travail, mais ça ne me fait pas peur. Le résultat n'en sera que plus grand. Il suffit que je vois son sourire et ses yeux pétiller, et alors j'aurais gagné.

Quand je reviens dans le salon, j'entend de nouveau le biiip devenu agréablement familier. Je souris et retourne à mon ordinateur pour lire ce que Killian m'a envoyé. Au début du mail, je fronce les sourcils. Quoi que .. Non, oublies. Que voulait-il me dire ? Il a attisé ma curiosité, et je ne vais pas le lâcher. Je suis terriblement têtu, mais il l'a fait exprès, j'en suis certain. On n'écrit jamais au hasard dans un message. Et puis, je crois que mon cerveau s'arrête de fonctionner un instant. J'ouvre grand les yeux en lisant la suite de son message. Je reste un moment à relire plusieurs fois ses phrases. Et là, j'explose de rire. Je ne sais pas ce qu'il a mangé, mais il n'est pas sain dans sa tête. Ou alors je découvre le véritable Killian, pas seulement le ténébreux mystérieux, mais aussi l'amusant et pas si sérieux jeune homme. Et j'en suis d'autant plus enchanté, j'aime le découvrir pas à pas. J'essaye de m'arrêter de pouffer et de relire calmement. Je m'imagine parfaitement réagir s'il m'appelait ainsi avec désespoir. Je crois que c'est un peu sa façon à lui de flirter, et j'aime ça. La drague par le rire, méthode infaillible. Il est fort, très fort. Et j'adore ça. Je me mord les lèvres, sous le charme.

Super-Héro.Destinataire : DocHooper@hanco.fr De : Jules Stylinson

Que se passerais-t-il si tu finissais à l’hôpital ? Tu m'as intrigué, je ne lâcherais pas le morceau. Ne t'ai-je jamais dis que j'étais affreusement borné ?

Ne t'en fais pas, je volerais tel un Super-Héro à ta rescousse. Muni d'un plaid et de mes gros bras réconfortants (Oui parce que tous les Super-Héros sont étonnement musclés, donc). Tu ne feras pas la tête bien longtemps en ma présence, parole de Super-Jules ! Seulement je n'aime pas les mystères comme tu as put le remarquer. Alors à moins que tu veuille me voir devenir fou à l'attente de cette raison, j'exige une explication !

Oh mais de rien, et c'était un très bon choix qui plus est. Il te donnait un petit air ténébreux et mystérieux. On ne demandait qu'à savoir ce qu'il y avait sous ce masque !

© Batty pour Epicode

Je termine mon dernier coup de crayon. Je balaye de la main les morceaux de gomme, et pose le crayon rouge sur la table. Je souris, pour une fois je suis plutôt satisfait. Même si le dessin est loin d'être à l'égal de la réalité, le voir ainsi est toujours plaisant. Je range tout mon matériel à dessin dans la boite posée face à moi. J'hésite à montrer ma réalisation à Killian, mais je pense que ça lui ferait plaisir. Je prend donc la feuille cartonnée, et vais pour la scanner. Je dois avouer que son avis me tient à cœur, et que je serais ravis qu'il me dise qu'il aime. Alors une fois sur l'ordinateur, je patiente en l'attente d'un nouveau message, afin de pouvoir lui présenter mon dessin. Et le biiip retentit rapidement, alors j'ouvre aussitôt le mail. Je me mord instantanément la lèvre en le lisant. Qu'il me dise qu'il soit probablement aussi borné que moi me fait craquer, sans raison évidente. Mais j'aime voir que derrière ce masque, il y a une personne avec du caractère. Alors cette fois je le laisserais gagner. Mais la partie ne vient que de commencer. Je ris même une nouvelle fois quand il m'imagine, volant à sa rescousse. Et jusqu'au bout, il joue encore sur les mystères, les suppositions. C'en est presque frustrant. Et son compliment sur mon masque chauffe mes joues. Même s'il ne le fait qu'en retour du mien, mais je me sens quand même toute chose. Alors je commence à taper une réponse. Je regarde l'heure dans le coin de l'ordinateur et soupire. Il est l'heure que j'aille m'occuper du troupeau. J'adore mon métier, mais dans des cas comme celui là, je préférerais être au chômage et pouvoir lui parler toute la journée. Bon, peut être pas quand même, l'argent ça aide. Je termine donc mon message en lui signalant que je dois le quitter, et envois avec regret.

Avant-goût.Destinataire : DocHooper@hanco.fr De : Jules Stylinson

Pièce jointe : dessin08.jpg

Pour cette fois, je vais te laisser remporter la manche. Mais sois certain que c'est la première et dernière fois ! Je te fais une faveur, et c'est bien parce que c'est toi. Même si tu me frustres énormément.

Je ne dévoile pas immédiatement mes supers-pouvoirs, il faut les mériter. Mais un jour, qui sait ? Tu es vraiment tenace comme garçon ! Mais j'ai toujours ce que je veux, tu ne sauras pas résister longtemps. ;)

Merci également. Il était plutôt vieux, heureusement qu'il tenait encore.

Sur ce, je vais devoir te laisser, le devoir m’appelle. J'ai été ravis de pouvoir te parler de nouveau. A dans quatre jours alors, j'attends ce repas avec impatience.

Jules

PS : Je t'ai joins un dessin que je viens de faire. J'espère qu'il te plaira, j'ai été plutôt inspiré.

© Batty pour Epicode

J'aimerais attendre sa réponse, mais je la lierais dans la soirée. Je me lève de mon bureau, et vais pour enfiler une tenue plus adaptée à l'extérieur. Quand j'y repense, Killian ne sait toujours pas dans quel domaine je travaille. Je souris en l'imaginant l'apprendre. J'espère qu'en tant que docteur, il ne se sentira pas rabaissé de sortir avec un berger. Sortir. Tu t'emballes vite Jules. Mais toute cette histoire est plutôt emballante, avouons le.